Le péril noir

Publié le par Christophe

immigration noire au Maroc

 

Inutile de bondir de votre siège, ce n'est pas un de mes propos illustrant je ne sais quoi mais c'est simplement le titre d'un article écrit par Par Abdelhak Najib pour le magasine Maroc Hebdo.

 

Dans ce sens c'est simplement du journalisme mais certainement pas du racisme aussi ne vous fiez pas à l'accroche rédigée ainsi : « Des milliers de subsahariens clandestins au Maroc. Ils vivent de mendicité, s’adonnent au trafic de drogue et à la prostitution. Ils font l’objet de racisme et de xénophobie. Ils posent un problème humain et sécuritaire pour le pays... ». De même que ne pensez pas qu'il s'agit d'un article sur la France, on parle bien du Maroc. Vous noterez le chantage fait à l'Europe dans la dernière phrase de l'article : « Si le Maroc accepte de coopérer avec l’Union européenne pour limiter les flux migratoires, il a besoin du soutien des pays d’attraction migratoire comme la France, l’Espagne, l’Italie ou la Belgique pour stopper ce phénomène ».

Il a raison monsieur Najib ! Après tout nous sommes coupables, si nous avions le niveau de vie des pays subsahariens les habitants ne seraient pas tentés de venir chez nous et ils ne créeraient pas tous ces problèmes au Maroc. Il faut dédommager le Maroc pour tous les frais occasionnés pour la lutte contre l'immigration dont nous sommes responsables (entretien des frontières, délinquance passagère, insécurité etc...).

  

Je ris de voir que le Maroc subit ce que nous subissons nous depuis les années 60. Et j'espère que : De nombreuses associations subsahariennes vont maintenant crier à la « négrophobie ».

Que les subsahariens vont demander des hébergements d'urgence gratuits et la priorité au logement devant les Marocains. Mais aussi, des aides au retour, l'accès aux soins gratuits, le regroupement familial etc... J'espère que les immigrés subsahariens non musulmans vont exiger de pouvoir pratiquer leur culte librement sous peine de crier à la christianophobie et la judéophobie. J'espère que les noirs Catholiques vont exiger que du porc soit proposé aux menus des cantines scolaires afin que leur enfants ne soient pas discriminés. J'espère que des églises et des synagogues seront construites. J'espère les médias qui se risqueront a caricaturer Jésus verront leur rédaction incendiée. J'espère que les intélos s’outrageront que l'on puisse désigner des chances et des richesses pour le Maroc de « péril noir ». J'espère que les immigrés subsahariens non musulmans s'offusqueront de ne pas pouvoir déguster une « corne de gazelle » en sirotant une bière dans les rue Marocaines en période de ramadan. J'espère que les Franco-Marocains (puisqu'ils ont choisis de ne pas être seulement Français) résidant en France vont faire chaque fois que cela est nécessaire des sorties médiatiques pour dénoncer les agissements de la police raciste Marocaine. J'espère que le ministre de la justice Marocaine sera à l'origine d'un texte reconnaissant la traite négrière par les arabes. J'espère que des jours fériés seront accordés aux non musulmans. J'espère que les immigrés ne seront pas parqués dans des ghettos. J'espère qu'il y aura l'égalité des chances. J'espère que des crédits seront débloqués pour intégrer ces immigrés dans le tissus social Marocains. J'espère que la culture subsaharienne sera mise à l'honneur dans les médias, les musées, les écoles au Maroc !


Mais j’arrête de m'inquiéter pour rien et je vous laisse prendre connaissance de l'article qui sans l'égoïsme Européen n'aurait jamais été écrit... LOL

 

chris 

 

péril noirLe péril noir - Par Abdelhak Najib

Source : Maroc Hebdo

 

Des milliers de subsahariens clandestins au Maroc. Ils vivent de mendicité, s’adonnent au trafic de drogue et à la prostitution. Ils font l’objet de racisme et de xénophobie. Ils posent un problème humain et sécuritaire pour le pays...

 

Dimanche 28 octobre 2012, un Nigérian a perdu brutalement la vie à l’aéroport Mohammed V à Casablanca, au moment où il s’apprétait à embarquer dans un avion à destination de Lagos. On a cru à un arrêt cardiaque. Les médecins légistes n’étaient pas du même avis. L’autopsie pratiquée sur le corps du Nigérian a révélé qu’il avait environ 1,7 kg de cocaïne dans l’estomac. Ce sont les sachets contenant la drogue qui lui ont perforé les intestins. Après un séjour au Maroc, il s’était converti en passeur de drogue, faute d’atteindre les rives sud de l’Espagne. La même semaine, la police marocaine a arrêté une Subsaharienne pour trafic de drogue.

 

Chemins de traverse
Pour les services de sécurité de l’aéroport, ce ne sont pas là des faits nouveaux. «On a eu de nombreux cas de ressortissants africains qui rentrent chez eux avec de la drogue pour se refaire une santé financière», explique un agent de la police des frontières. Même son de cloche chez cet officier de la brigade des stups de Casablanca, qui affirme que «de plus en plus d’Africains se recyclent en dealers. D’abord, ils écoulent la drogue dans leur communauté. Ensuite, ils arrosent les Marocains, selon des procédés bien rodés».
En effet, les Subsahariens en quête d’un passage vers l’Europe empruntent les terres marocaines comme chemin de transit. Ceux qui arrivent de l’autre côté sont reconduits au Maroc. D’autres finissent noyés en pleine mer. En attendant de trouver l’occasion de franchir le détroit de Gibraltar, ils séjournent dans des villes comme Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, Marrakech et même Agadir. Le provisoire dure. Et sans porte de sortie vers Sebta et Mélilia, ils sont contraints de se débrouiller. Dans leur la majorité, ce sont des ressortissants de pays anglophones tels le Nigéria, le Libéria, le Ghana et la Sierra Leone, ou lusophones, comme l’Angola, le Mozambique et la Guinée-Bissau.
On trouve aussi des francophones comme des Camerounais, des Guinéens, des Congolais et des Sénégalais. Ils entrent par le territoire algérien, du côté du poste frontière Zouj Bghal, fermé depuis 1994. Selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), l’Algérie demeure la plus grande voie de passage pour les Subsahariens vers le Maroc. Après avoir traversé le désert algérien. Ils sont aidés en cela par des passeurs sahraouis ou mauritaniens qui connaissent la région.

Les traversées se font à dos de chameaux ou dans des véhicules tout terrain, à la tombée de la nuit et à l’abri des patrouilles de l’armée algérienne. Elles ont aussi lieu au niveau des plages au Nord-Ouest de l’Algérie, ou alors dans la région de Béchar. D’autres encore empruntent les sentiers mauritaniens, aux environs de Zouirate. Ou alors, tout bonnement, par avion pour ceux qui arrivent à amasser la somme nécessaire. Pour les services marocains de police, «certains se font inscrire dans des écoles privées marocaines, qu’ils fréquentent pendant deux ou trois mois, avant d’aller se perdre dans la nature».

 

Petits boulots
Beaucoup viennent avec la promesse de trouver un passage vers l’Espagne, via Gibraltar ou Las Palmas, à bord d’embarcations de fortune qui finissent souvent en naufrage. Ces tentatives de gagner clandestinement le littoral sud de l’Espagne depuis les côtes marocaines se sont multipliées ces derniers jours, totalisant 16 morts. Samedi 27 octobre 2012, une première embarcation avec sept hommes à bord a été interceptée, au sud-ouest de Tarifa, suivie d’une deuxième, transportant huit immigrants. La veille, vendredi 26 octobre, la marine royale marocaine a intercepté une patera avec à bord cinquante immigrants subsahariens, dont deux étaient déjà morts.
Ceux qui n’affrontent pas les vagues de la mer, finissent par se résoudre à survivre sur place. Souvent parce qu’ils ont dépensé toutes leurs économies. Les autorités savent qu’ils sont clandestins, mais elles laissent faire. Pour ce commissaire de police, la situation est intenable: «Nous savons qu’ils sont là de façon clandestine. Ils vivent de la charité dans tous les coins des rues et devant les mosquées. Certains s’adonnent à des activités illégales comme la prostitution ou le trafic de drogue».

Ils résident particulièrement dans des quartiers populeux dans la périphérie de Casablanca, où ils sont hébergés par des marchands de sommeil. Parfois, à plusieurs dans la même pièce, dans des habitations vétustes, voire dans des hangars, ou encore sur des terrasses. On les rencontre à Hay Hassani, El Oulfa, Hay Mohammadi, Roches Noires, l’ancienne médina, Bourgogne, Ben Jdia… Les marchands de sommeil se font payer entre 30 et 50 dhs la nuitée et par personne. Somme sur laquelle est prélevée une partie pour le Moqaddem, en guise de prix pour son silence.

 

Véritable casse-tête
Quand ils ne font pas la manche aux feux rouges et dans les carrefours des grandes villes marocaines, ces immigrés pratiquent des petits boulots: masseurs dans des hammams publics, hommes de peine dans les cafés et les restaurants, porteurs dans les marchés... moniteurs dans certaines salles de gym. Les femmes africaines, quant à elles, sont recrutées comme femmes de ménage chez des particuliers. Les plus chanceux se dégotent des postes de gardiens dans des villas, voire de chauffeurs pour emmener les enfants à l’école ou accompagner madame faire ses emplettes. «Je suis venu à Casablanca pour tout au plus quinze jours avant de regagner Sebta via Tétouan. Il me fallait 10.000 dhs pour arriver à destination», déclare un jeune Nigérian. Il avait dépensé toutes ses économies. Il a dû se trouver un job pour ramasser la somme nécessaire et retenter le coup. Il précise: «Aujourd’hui, je suis chauffeur pour 2.000 dhs par mois. C’est pas suffisant, mais c’est mieux que rien». Pourquoi ne pas revenir au Nigéria? Il répond, tout de go: «Ce n’est pas possible. C’est une grande honte. J’ai emprunté l’équivalent de 5.000 dollars pour partir en Europe. Je ne peux pas revenir sans avoir ramassé assez d’argent pour, d’un côté, rembourser mes dettes. Et, de l’autre, montrer à tous que je n’ai pas échoué comme des milliers d’autres».

 

Tour d’écrou
A l’instar de ce jeune Nigérian, ils sont des milliers à vivoter à Casablanca. Le rêve pour lequel ils sont venus s’éloigne de plus en plus. Pas moyen de franchir le Détroit. Pas de ressources pour revenir au pays. Ils vivent un exil forcé. Mais contre mauvaise fortune, les Subsahariens font bon cœur. Certains, comme ce jeune Congolais du nom de Mbata, qui s’est marié avec une autre Congolaise et a eu deux enfants.

«Mes filles sont nées au Maroc. Elles sont Marocaines. Personne n’a le droit de m’expulser. Je travaille chez des gens avec ma femme qui s’occupe de leurs enfants et on a décidé de nous installer pour de bon au Maroc». La question du droit du sol prévaut dans ce type de cas. Alors, quel sort pour ces centaines d’enfants subsahariens nés au Maroc? Pour les militants des droits de l’Homme, «ces enfants sont marocains, même s’ils n’ont pas les papiers. Aucune loi ne permet de les expulser. Ceci traduit la mauvaise gestion par les autorités marocaines du dossier des immigrés subsahariens», comme le souligne cette militante de RSF.
Toute cette situation dépasse les responsables marocains. Un véritable casse-tête d’autant plus corsé que le flux des immigrés ne s’arrêtera pas tant que le Continent noir connaît l’indigence extrême.

 

Droits humains
Avec la multiplication des vols low cost et la mise en service de l’Open Sky, le voyage à destination du Maroc est devenu abordable. Les candidats à l’émigration parviennent toujours à survivre dans un pays comme le Maroc où ils arrivent facilement à élire domicile. Il y a à peine quelques mois, des pays comme la Tunisie et la Libye absorbaient une bonne partie de ce flux migratoire subsaharien.
Avec les crises qui frappent ces deux pays, le gros des convois se tourne vers le Maroc. Sur place, pour les refouler dans leurs pays, il faut d’abord savoir d’où ils viennent. Et comme la majorité d’entre eux détruisent leurs pièces d’identité une fois foulé le sol marocain, il est presque impossible de distinger le Nigérian du Ghanéen ou le Congolais du Sénégalais. Pire, des cadavres repêchés dans la mer sont entassés dans des morgues et attendent d’être identifiés.

La traversée vers l’autre rive de la Méditerranée devient de plus en plus impossible. La crise économique aidant, les autorités espagnoles, déjà aux prises avec le phénomène des immigrés irréguliers, en grand nombre, ont rendu hermétiques leurs frontières. Madrid a récemment durci encore davantage les mesures contre les sans-papiers.
Depuis le 1er septembre 2012, ils n’ont plus droit aux soins publics. Désormais, seuls les enfants, les femmes enceintes et les cas d’urgence ont accès aux avantages sociaux. «Il y a une tendance croissante à criminaliser les migrants illégaux en Europe», déplore Amnesty International dans un rapport intitulé «SOS Europe: les droits humains et le contrôle de l’immigration», publié en juin 2012. Cette ONG a d’ailleurs lancé une pétition pour forcer le Parlement européen à obliger les pays membres à rendre des comptes sur le traitement réservés aux sans-papiers.

 

Ethnies et cultures
Du côté du Maroc, qui se défend de jouer le rôle de gendarme de l’Europe sur les questions d’immigration, le passage vers l’Espagne reste de plus en plus périlleux. Seulement 2,5% des migrants originaires d’Afrique subsaharienne décident de rester au Maroc, souligne Mohamed Khachani, docteur en économie et président de l’Association marocaine d’études et de recherches sur les migrations (AMERM).
Pour ce spécialiste, «le Maroc est en pleine transition démographique. Il y a une véritable pénurie de main-d’œuvre dans le secteur agricole, mais aussi les services. L’heure est à la flexibilité. De plus, 15 à 20% de la population marocaine sont d’origine subsaharienne».

 

Tensions entre communautés
Et le professeur d’affirmer que «l’intégration de ces populations est donc plus facile». Pas tant que cela. Des comportements xénophobes ont déjà vu le jour. Les Marocains, surtout les jeunes, sujets au chômage, accusent ouvertement les Subsahariens de leur prendre leurs boulots. «C’est normal. Un type qui vient du Sénégal accepte n’importe quel travail à n’importe quel prix. Mais moi, je veux travailler dignement. Mais les patrons préfèrent cette main d’œuvre bon marché. D’ailleurs, ils travaillent tous au noir».
Un chauffeur de taxi nous a même confié qu’il ne les prend jamais parce qu’ils montent à trois et marchandent beaucoup. Sans conteste, c’est un malaise qui s’est installé entre les Marocains et les Subsahariens. Ceux-ci ont du mal à s’insérer dans le tissu social marocain. Dans certains cas, ils subissent un racisme déclaré. Reproches et griefs sont faits à leur égard.

On admet mal qu’ils vivent en autarcie, selon leurs appartenances linguistiques ou ethniques. Si les ressortissants de l’Afrique de l’Ouest, comme les Sénégalais et les Camerounais, préfèrent vivre proches du centre-ville, les anglophones, eux, tels les Nigérians, choisissent les quartiers les plus populaires comme Derb Sultan, Sidi Bernoussi ou encore Sbata, pour se fondre dans la foule. Parfois, des tensions éclatent entre ces communautés et sont susceptibles de tourner au drame. Souvent pour des motifs d’ordre passionnel ou confessionnel.
Valeur aujourd’hui, il n’existe pas de statistiques officielles sur le nombre de Subsahariens sans papiers au Maroc. Les associations des droits de l’Homme et les sources policières les estiment à environ 40.000 personnes. Un nombre susceptible d’augmenter assez rapidement, compte tenu du flux continu des migrants. Cependant, d’après une récente étude sur la migration irrégulière subsaharienne au Maroc réalisée conjointement par le Conseil de la communauté marocaine de l’étranger (CCME), l’Institut de recherche sur les politiques publiques (IPPR, institut britannique) et l’Union européenne, le nombre de Subsahariens en situation irrégulière ne devrait pas excéder les 10.000.
Et ce, à cause des refoulements qui ont lieu pratiquement chaque semaine. Fin octobre 2012, 266 Subsahariens ont été reconduits à la frontière algérienne. Déjà en septembre 2012, selon l’AMDH, ils étaient 500, à être expulsés, toujours vers l’Algérie.

 

Agissements inhumains
Entre 2010 et 2012, on parle de plus de 2.000 clandestins reconduits vers le voisin de l’Est. C’est dire combien cet afflux de ressortissants subsahariens pose un grave problème humain et sécuritaire que le Maroc ne peut pas traiter seul. «Sans jeu de mots, nous sommes face à un véritable péril noir qu’il faut traiter avec beaucoup de doigté tellement il est sensible», nous a déclaré un officier de la police des frontières. Selon lui, chaque fois qu’il y a un refoulement, les ONG locales et les organisations internationales montent au créneau et dénoncent les agissements inhumains des autorités marocaines. C’est un dilemme auquel le Maroc est confronté. D’un côté, on démocratise. De l’autre, on expulse.
Si le Maroc accepte de coopérer avec l’Union européenne pour limiter les flux migratoires, il a besoin du soutien des pays d’attraction migratoire comme la France, l’Espagne, l’Italie ou la Belgique pour stopper ce phénomène.

 

Publié dans Revue de presse

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