Le business des déchets

Publié le par Christophe

  décharge   

Alors que, dans certains pays les habitants croulent sous des tas d’ordures, ne sachant comment les gérer efficacement, d’autres en Scandinavie y voient un moyen de faire du profit et une source d'énergie durable. En matière de traitement des déchets, certains pays de l'Est découvrent qu'être dans l'Europe implique aussi d'avoir à prendre en compte se problème...

 

 

Le florissant business suédois des déchets

 

Il y a tout juste cent ans, la Suède mettait en service sa première usine d'incinération des déchets. Depuis, les déchets sont devenus la principale source d’énergie suédoise, devant le pétrole et le gaz. Ils apportent plus d'énergie que les sources hydraulique et nucléaire réunies. La biomasse, composée des déchets végétaux et animaux (mais aussi humains), est largement utilisée dans la production d'électricité et de chaleur. C'est un carburant pour le transport et une matière première pour l'industrie. La plupart des villes suédoises sont chauffées par des centrales thermiques alimentées soit directement par la combustion des déchets, soit par le biogaz produit à partir de ceux-ci. Stockholm est la « capitale verte » de l'Europe. Selon le journal Polonais Polityka, la filiale de traitement des déchets, bénéficiant d'un régime fiscal avantageux, rapporte tellement gros, que les déchets commencent même à manquer. À Göteborg, depuis de nombreuses années, on allait les chercher jusqu'à la capitale norvégienne de l'industrie pétrolière, Stavanger. Mais la Norvège, bien que regorgeant de pétrole et de gaz, s'est, elle aussi, convertie à l'utilisation de déchets en tant que source d'énergie. C'est alors à Naples, littéralement noyée sous les ordures que s'est portée l'attention des Suédois. Source de problèmes pour les Italiens, des déchets sont une véritable mine d'or pour la société suédo-norvégienne qui prévoit d’en acheter jusqu'à un million de tonnes par an, en comptant débourser environ 90 euros par tonne.

 

 

Pression de l'Union Européenne

 

Depuis quelques années l'UE est parti en guerre contre les ordures ménagères et les pays membres qui n'arriveront pas à mettre en oeuvre un système de recyclage et de gestion des déchets. Entre 2011 et 2020, les pays membres de l'UE sont en effet censés réduire de façon significative la production de leurs déchets et augmenter le niveau de leur recyclage, les retardataires devront payer jusqu'à 200 000 euros par jour de pénalités.

Les Polonais qui jusqu'alors faisaient de la résistance, commencent à se pencher sur le sujet.

 

 

Révolution mentale Polonaise

 

Włodzimierz Pessel, anthropologue culturel à l'Université de Varsovie, expert de la problématique des déchets, notamment en Pologne et en Scandinavie explique dans le journal Polonais Polityka :

« La culture matérielle des Polonais s’est construite dans une constante pénurie. Les objets utilitaires n’y perdaient pratiquement jamais leur utilité (...) la tendance polonaise à entasser de la camelote et à conserver des objets tient à notre riche tradition du provisoire, avec des habitations jamais tout à fait à soi, et jamais définitives. Une situation vécue par des millions de nos ancêtres expulsés, déplacés, ou expropriés. L’histoire de la Pologne est une histoire de reconstruction perpétuelle ».

Le journal précise que si la réduction, le recyclage et la réutilisation des déchets forment une religion d'Etat dans certains pays de l’Ouest de l’UE comme en Allemagne où l'on transforme la moitié des déchets en matières premières et on ambitionne d’atteindre le seuil de 75% ; en Pologne, le taux de transformation est seulement de 5-10%. Seules la Roumanie et la Lettonie font pire. A l'Ouest les lieux de stockage et de réutilisation des déchets d’équipements électriques et électroniques sont protégés par des barbelés pour éviter tout dépôt hors circuit. En Pologne c'est pour empêcher leur vol...

Le journal reprend l'exemple Scandinave : quand on met les mains dans les ordures, on touche aussi de grands profits. Les Norvégiens ont calculé que 4 tonnes de déchets ne rapportent qu’une tonne de pétrole brut (…) en Pologne, le tri avec la sélection de conteneurs pour bocaux, boîtes, sacs, cartons et bouteilles exige carrément une révolution mentale. Il semblerait que le temps soit venu de mettre les mains dans nos ordures.

 

Les Polonais décidés à agir « parce que c'est bien », sont des pionniers à L'Est. En effet dans les autres pays, on veut bien être écolo, mais il faut que ce soit motivé par un gain...

 

 

Vu de Bucarest

 

Le problème du recyclage des déchets sévit dans tout l’Est de l’Europe, et particulièrement en Roumanie, constate le mensuel économique Money Express. Il cite une étude de 2010 montrant que les frigidaires, les télés, les aspirateurs ou même les ampoules qui ne fonctionnent plus deviennent des objets auxquels on reste attachés : « Ce n’est pas seulement parce que les gens ne savent pas quoi faire avec quand ils sont hors service, mais aussi parce que les programmes d’incitation des sociétés de collecte des déchets, qui offrent des réductions à l’achat en cas de retour d’un objet cassé, ont brusquement cessé en 2010. Or, le recyclage entre maintenant dans le cadre des obligations européennes. En 2012, l’UE a publié une directive qui introduit de nouvelles normes de collecte des DEEE (déchets des équipements électriques et électroniques) et fixe un taux de collecte de 45 % par an pour la période 2016-2019. Les pays membres ont 18 mois pour l’introduire dans leur propre législation, sous peine de sanctions pouvant atteindre 200 000 euros par jour ».

 

 

Vu de Vilnius

 

Chaque Lituanien jette annuellement environ 500 kilos de déchets ménagers, ce qui représente 1,5 million de tonnes par an à l'échelle du pays selon le journal Veidas. En termes de quantité de déchets, certains pays continuent de dépasser la Lituanie, comme la Roumanie ou la Bulgarie.

Les spécialistes reconnaissent que les Lituaniens ne sont pas enclins à trier. Pourquoi le faire, alors qu'ils ne sont pas disposés à acheter des biens fabriqués à partir de produits recyclés, au contraire d’autres Européens. Par exemple, en Suède, l’inscription « fabriqué à partir de papier recyclé » serait un avantage. En Lituanie, c’est le contraire. 49% des citoyens ne choisiraient pas un tel produit. Le métal, le papier ou les contenants en verre sont les produits les plus recyclés, car les habitants peuvent recevoir de l’argent. En ce qui concerne le plastique, les habitants considèrent qu'il n'a pas de valeur et personne ne le sépare des déchets ménagers. Ce n’est pas pour rien que les hommes politiques évoquent la possibilité d’introduire une consigne pour les récipients en plastique. Cela diminuerait considérablement la quantité d'ordures en plastique qui jonchent le bord des rivières ou les parcs. Elles seraient ramassées par les personnes qui cherchent à gagner quelques centimes. Almontas Kybartas, le directeur de l'entreprise EMP Recycling, explique : « Les amendes sont souvent inadaptées dans notre pays. Etre verbalisé revient souvent moins cher que recycler les déchets. Traiter une tonne de piles galvaniques coûte 8 000 litas (2318 euros), et le prix de l’amende pour cette même tonne non traitée coûte tout juste 500 litas (145 euros) ».

 

     

NDLR

 

Pourquoi en France les politiques et les militants écologistes ne parlent jamais de cela ?

Dans leur bouche, je n'entend que la critique du gouvernement, la défense du mariage gay, la régularisation des sans papiers, la défense des Roms, le logement gratuit pour les irréguliers, les mesures sociales, la critique des Français de souche etc... (La liste serai interminable)

Les gens d'EELV sont des arrivistes qui utilisent l'écologie a des fins personnelles pour arriver au plus hautes instances de l'état. Leur dents rayent le sol bien plus que celles des socialistes qui eux au moins affichent leur mépris de l'écologie. Vous pensez que je me trompe ? Si un jour EELV ne parle que d'écologie (et rien que de cela) sans ne jamais évoquer la défense des étrangers, combien en restera t-il au gouvernement ? Mais peut-être que cela n'intéresse vraiment personne. Je comprend que ce dont les Roumains et les Polonais font de leur déchets vous est égal et vous avez raison. Reste que les directives européennes nous concernent aussi et si la France doit payer un jour indirectement des pénalités pour cause de défaillance dans le traitement des déchets, j'aimerai autant que cet argent soit retiré des aides envoyées aux autres pays européens plutôt que retiré de la poche des travailleurs Français.

L'écologie s'est aussi l'affaire de ceux qui aiment leur nation...

 

chris 

Publié dans Enquête

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